

51 x 62 cm, 2023
Huile sur toile
Ce tableau a fait partie de l’Exposition sur le thème « Minéral » de l’association « les artistes à la Bastille ».
Si vous voulez lire des trucs un peu perchés, mettez-vous à l’aise, ça commence.
Derrière « Minéral », j’ai tendance à penser « caillou ». Mais juste « caillou » c’est un peu nul (oui, aujourd’hui, c’est zéro filtre). Ensuite, avec « minéral », j’ai dévié vers la statue. Immobile. Bloquée. Incapable de se transformer car sa nature même fait d’elle une forme figée. Alors, je me suis dit « oui, pourquoi pas, on va parler d’essentialisme ».
Le rapport n’est peut-être pas évident pour tout le monde, et vous aurez peut-être compris que je ne suis pas un grand fan de ces idées. Au final, certaines personnes s’y retrouvent très bien, et c’est tant mieux. Je voulais juste annoncer la couleur ;).
En 2023, on est dans une période où des mouvements ramenant les femme au rôle de mère vont se développer. La réaction face à la remise en question des normes de genre a d’ailleurs sans doute poussé dans ce sens. Il y a d’ailleurs des petits pièges comme l’idée du « féminin sacré » où on déguise cet essentialisme en faisant miroiter de l’enpowerment. Autour de toutes ces idées, on va avoir une cristallisation des femmes sur leur capacité à enfanter, leur utérus, leur matrice.
« Minéral », cristallisation, matrice, tout ça, on connecte.
Ce qu’il y a sur la toile, c’est cette capacité à enfanter comme un pouvoir et une prison en même temps, comme une manière de se définir, et comme une assignation imposée. Une double nature. Puissante quand on a le désir de l’incarner, étouffante lorsque notre complexité vient se heurter au regard de l’autre.